Des visio-cours anti Covid-19

Par souci de responsabilité envers les élèves, leurs parents et moi-même, et par respect des mesures annoncées par le 1er ministre, je viens de mettre en place une nouvelle façon de donner mes cours particuliers de mathématiques à compter du samedi 14 mars 2020 et jusqu’à ce que les préconisations de confinement soient levées. Au lieu de me rendre comme d’habitude au domicile de chacun de mes élèves en courant le risque d’être un vecteur de contagion, j’ai instauré des cours par visioconférence en vertu des démonstrations mathématiques de l’utilité des mesures de distanciation sociale (lire ici mon article précédent).

Comment ça marche ? Facile : l’élève est chez lui, devant son ordinateur. A l’heure dite, il démarre son logiciel de visio, lance un appel sur mon identifiant et, dès que nous sommes en communication, le cours commence.

À Auch, un cours particulier de maths par visioconférence.
Pris par l’intensité du débat mathématique (!), élève et professeur essaient d’oublier qu’ils se parlent par écrans interposés. Un exercice plus naturel pour les jeunes que pour leur enseignante qui s’y met rapidement. (on notera l’installation hyper professionnelle, à base de scotch pour obtenir la bonne inclinaison de la tablette…)

Des visio-cours satisfaisants en attendant

Après quelques changements d’habitudes et notamment la prise de réflexe de nous montrer respectivement ce que nous écrivons (moi mes explications et mon élève ses exercices), on oublie presque que nous ne sommes pas dans la même pièce. En tout cas, on essaie les uns et les autres de ne pas focaliser sur les petites difficultés et de prendre notre mal en patience jusqu’à la fin de la crise sanitaire.

Les cours tests réalisés ce samedi 14 mars sont plutôt concluants et l’expérience est étendue à partir du lundi 16 mars pour tous les cours (jusqu’à la fin des consignes de prudence).

Je présente bien sûr mes excuses à mes élèves et à leurs parents pour les petites perturbations que cela engendrerait mais je crois que je jeu en vaut la chandelle.

Quel matériel nécessaire ?

Normalement tous les élèves ou presque ont accès à un ordinateur relié à Internet ou à une tablette connectée. C’est suffisant, même en utilisant la caméra, le microphone et les hauts-parleurs intégrés. J’ai besoin que l’on puisse se voir et s’entendre et se montrer les lignes d’exercices sur lesquelles nous travaillons.

Quel logiciel faut-il employer ?

Les enfants sont habitués à faire de la vidéo avec l’application WhatsApp. Mais comme cela ne fonctionne que sur smartphone, je ne prends pas. L’écran est petit, il faut le tenir dans une main… Pas commode.

Je préfère que l’on soit installés comme pour un cours, à un bureau, avec les livres, les cahiers, les crayons et toute notre concentration disponible. Donc je préconise l’utilisation de logiciels souvent livrés avec les ordinateurs et tablettes ou téléchargeables gratuitement.

  • FaceTime. Si vous êtes sur environnement Mac OS, votre ordinateur ou votre iPad iOS sont équipés de base avec l’application FaceTime. Il suffit donc de me contacter à l’heure prévue et le cours commence. Si vous ne l’avez pas, elle est gratuite au téléchargement sur l’App Store.
  • Skipe. Sous Windows, c’est plus souvent le logiciel Skipe qui est utilisé. Cela fonctionne à peu près de la même manière. Si vous ne l’avez pas, vous pouvez le télécharger ici : Skipe. Comme ce logiciel fonctionne aussi bien sous les deux environnements, j’avoue qu’il a ma préférence et donc, si cela ne vous pose pas de problème, on pourrait tous opter pour cette solution.
cours de maths par visioconférence pour respecter les mesures de confinements.
Un cours par visioconférence demande autant de concentration qu’en présentiel. Le risque du COVI-19 en moins…

Quand une crise sanitaire démontre l’utilité des mathématiques

J’entends bien souvent mes élèves me demander, dans un moment de découragement face à une équation récalcitrante : « de toute façon, les maths, ça sert à quoi dans la vraie vie ? ».

Alors un exemple, attrapé au vol dans notre actualité brûlante en ce mois de mars 2020 un peu hanté par un méchant virus qui met le bazar dans le monde entier et tue de nombreuses personnes. Les mathématiques servent à démontrer pourquoi rencontrer deux fois moins de personnes et être deux fois moins convivial avec elles est une attitude qui stoppe une épidémie.

image symbolique du coronavirus Covid-19
Vue d’artiste du Covid-21 façon épouvantail d’ Halloween.

La démonstration limpide de David Louapre

En gros, les maths démontrent que la stratégie de distanciation sociale prônée par le gouvernement est adaptée (attention, ceci est un avis mathématique et pas politique, qu’on ne se méprenne pas).

C’est le physicien vulgarisateur des sciences, David Louapre qui vient d’en faire une démonstration à la fois limpide et pédagogique sur son super blog « Science étonnante », dans un article très abordable que même les non-matheux (j’en connais) peuvent comprendre.

Et cela vaut vraiment le coup de prendre la peine de le lire ne serait-ce que pour intégrer le bien-fondé des consignes et trouver la motivation nécessaire pour s’y tenir, le temps d’éradiquer ce Covid-19 malveillant.

Je vous mets en pied de ce post le lien vers l’article complet « Épidémie, nuage radioactif et distanciation sociale » que vous prendrez plaisir à lire. Promis. Mais en voici un résumé succinct juste pour le côté utilité pratique des mathématiques.

La contagion mise en formule mathématique

L’auteur explique qu’une épidémie ou une pandémie est une sorte de réaction en chaine dont la propagation n’est pas linéaire mais exponentielle et qui dépend de trois facteurs.

  • D, la durée exprimée en nombre de jours pendant laquelle une personne est contagieuse,
  • C, le nombre de contacts que l’on a par jour avec d’autres personnes,
  • P, la probabilité qu’un contact entre une personne malade et une personne saine entraine une contamination.

Le nombre total de personnes qu’un malade va contaminer est appelé « taux de reproduction » et est noté traditionnellement R0. Il est calculé ainsi :

R0 = C x D x P

Si ce coefficient est <1 alors l’épidémie s’éteint puisque cela veut dire qu’un malade contaminera moins d’une personne saine.

S’il est >1 cela devient vite explosif cette histoire.

Les maths montrent qu’on peut agir

Mais, examinons un peu ces paramètres. Si D fait partie des caractéristiques intrinsèques du virus sur lesquelles nous n’avons pas de prise pour l’instant tant que nos scientifiques n’ont pas trouvé de traitement, nous pouvons agir sur les autres. En réduisant le plus possible le nombre de contacts physiques, on fait chuter C et en respectant les gestes barrières (se laver les mains, éternuer et tousser dans sa manche, désinfecter les surfaces, respecter une distance d’une mètre), on fait chuter P.

On peut donc très facilement faire tomber R0 en dessous du seuil fatidique de 1.

Alors voilà concrètement à quoi servent les mathématiques, entre autres : à se sauver mutuellement la vie en comprenant pourquoi il faut adopter des comportements raisonnables. Pas mal non ?

Allez, je vous ai promis le lien lien l’article de David Louapre. Le voici :

Épidémie, nuage radioactif et distanciation sociale