Loading [MathJax]/extensions/tex2jax.js

Ramanujan : un génie mathématique hors du commun

Portrait réinterprété de Ramanujan avec une de ses formules célèbres, illustrant son génie et son intuition mathématique.
temps de lecture 7 minutes

Il y a des noms qui, même s’ils restent méconnus du grand public, brillent d’une lumière presque mystique dans le ciel des mathématiques. Srinivasa Ramanujan est de ceux-là. Sa vie ressemble à un roman. Son travail, à une musique que seuls quelques rares élus peuvent entièrement déchiffrer. Mais son histoire, elle, parle à tout le monde. Et surtout à celles et ceux qui se demandent comment progresser en maths quand on n’a pas toutes les cartes en main.

Aujourd’hui, je t’emmène à la rencontre de ce génie autodidacte, né sans manuel, sans mentor, sans méthode… mais pas sans passion. Et si tu penses que les maths sont un domaine réservé aux crânes d’élite, Ramanujan pourrait bien te faire changer d’avis.

Une vie hors du commun

Ramanujan naît en 1887 à Erode, dans le sud de l’Inde, dans une famille modeste de brahmanes. Son père est comptable dans un magasin de tissus, sa mère chante des chants religieux dans un temple. Rien ne le prédestine à devenir mathématicien.

Et pourtant, très jeune, il se passionne pour les chiffres. À dix ans, il dévore tout ce qui lui tombe sous la main. Mais il n’a accès qu’à un seul livre vraiment marquant : le « Synopsis of Elementary Results in Pure and Applied Mathematics » de G.S. Carr, un manuel britannique aride, bourré de formules sans explication. Ramanujan le mémorise presque entier. Il le recopie. Il le digère. Puis, il se met à inventer ses propres théorèmes. Beaucoup. Des centaines. Puis des milliers.

Mais l’école ne suit pas. Obsédé par les maths, il n’étudie plus rien d’autre. Il est brillant en arithmétique, mais coule dans les autres matières. Alors, il rate ses examens et quitte plusieurs fois le système scolaire. Et, pendant des années, il vit dans la pauvreté, errant d’un emploi à l’autre, notant ses trouvailles sur des carnets qu’il garde précieusement.

C’est en 1913 qu’il décide d’écrire à plusieurs professeurs anglais, en joignant quelques-unes de ses « formules ». La plupart l’ignorent. Mais un homme, Godfrey Harold Hardy, mathématicien de Cambridge, s’arrête, relit… et comprend qu’il est face à un génie. « Certains de ces résultats doivent être vrais, car personne n’aurait l’imagination de les inventer », écrit-il.

J’ai découvert en Ramanujan un mathématicien d’un tout autre ordre que moi. Je n’ai jamais rencontré d’esprit mathématique aussi créatif. Il était un feu.


(adapté d’écrits de Hardy)

Hardy le fait venir en Angleterre. Ramanujan, qui n’a jamais quitté son Tamil Nadu natal, débarque à Cambridge au début de la Première Guerre mondiale. Il y travaillera pendant cinq ans, produisant une quantité énorme de recherches, avant de rentrer en Inde, malade et affaibli. Il meurt en 1920, à seulement 32 ans.

Une intuition mystique au service des mathématiques

Ramanujan ne travaillait pas comme les autres mathématiciens de son temps. Il n’avait pas de méthode formelle, pas de formation classique, et pourtant, il produisait des formules d’une profondeur et d’une justesse stupéfiantes. Il affirmait que ses idées lui étaient inspirées en rêve par la déesse Namagiri, qui lui apparaissait et lui montrait les formules comme des révélations. Cette approche quasi mystique ne l’empêchait pas d’être d’une rigueur redoutable dans l’intuition.

Hardy dira de lui : « Il était un mathématicien de premier plan, mais il pensait comme aucun autre mathématicien avant lui. »

Son œuvre touche à des domaines à la fois fondamentaux et très techniques :

  • Les fonctions modulaires, objets mathématiques liés à la théorie des nombres, qui apparaissent aujourd’hui dans la physique théorique et les formes modulaires.
  • La théorie des partitions d’entiers : combien de façons peut-on décomposer un nombre en une somme d’entiers ? Ramanujan a découvert des résultats prodigieux sur ces questions.
  • Les séries infinies : il a réussi à donner des formules d’une précision incroyable pour calculer des constantes comme π.

Par exemple, cette formule qui a émerveillé les mathématiciens :

\[
\frac{1}{\pi} = \frac{2\sqrt{2}}{9801} \sum_{k=0}^\infty
\frac{(4k)! (1103 + 26390k)}{(k!)^4 \, 396^{4k}}
\]

Elle permet de calculer π avec une vitesse de convergence fulgurante. Aujourd’hui encore, elle est utilisée dans des algorithmes de calcul ultra-précis.

Mais ce n’est pas tout : Ramanujan a aussi défini ce qu’on appelle aujourd’hui les « Ramanujan primes », les « Ramanujan theta functions », ou encore la fameuse « Ramanujan tau function »… Beaucoup de ses notes, non publiées de son vivant, ont révélé des perles longtemps après sa mort.

Certaines fonctions étudiées par Ramanujan, notamment ses fonctions modulaires, jouent aujourd’hui un rôle clé dans la cryptographie moderne : des maths pures devenues fondations de la sécurité numérique.
Certaines fonctions étudiées par Ramanujan, notamment ses fonctions modulaires, jouent aujourd’hui un rôle clé dans la cryptographie moderne : des maths pures devenues fondations de la sécurité numérique.

Ce qu’on peut apprendre de lui pour progresser en maths

1. Ne pas attendre de tout comprendre pour explorer

Ramanujan ne connaissait pas les théories modernes, les langages formels, les notations rigoureuses. Il a pourtant plongé. Parce qu’il était porté par la curiosité et la joie de découvrir. Il faut parfois oser se lancer même quand on ne « maîtrise pas encore ».

2. Faire confiance à son intuition… mais la tester ensuite

Ramanujan produisait beaucoup de résultats par intuition. Certains étaient incorrects ou approximatifs. Mais beaucoup étaient justes, et incroyablement puissants. Ce qu’on en tire ? L’intuition est un moteur. Elle doit ensuite être nourrie, corrigée, éclairée par la vérification.

3. Chercher la beauté

Oui, la beauté. Ramanujan disait : « Une équation n’a pas de sens pour moi si elle n’exprime pas une pensée de Dieu. » Cette quête de l’harmonie, du mystère et de l’élégance peut être un véritable moteur d’étude. Les maths ne sont pas que des règles. Ce sont des paysages à contempler.

4. Accepter les erreurs comme partie du chemin

Il a été critiqué, incompris, parfois ridiculisé. Il a fait des erreurs. Mais il a continué. Parce qu’il savait que se tromper fait partie du processus d’apprentissage.

5. Oser sortir des sentiers battus

Ramanujan ne suivait pas les chemins balisés. Il proposait des idées sans cadre, sans contexte. Cela l’a rendu difficile à comprendre… mais c’est aussi ce qui a fait sa richesse. En maths, poser une question un peu folle peut ouvrir des portes.

6. Persévérer malgré les obstacles

Il a raté ses examens, été ignoré, rejeté. Pourtant, il n’a jamais arrêté de croire que ce qu’il faisait avait du sens. Travailler les maths, c’est souvent douter. On peut avancer, même quand on n’a pas toutes les clés.

7. Trouver des figures inspirantes

Hardy, pour Ramanujan, a été plus qu’un mentor : un passeur. Parfois, il suffit de croiser quelqu’un qui croit en nous pour débloquer tout un monde. Cherche autour de toi ceux qui encouragent ta curiosité.

Ramanujan, aujourd’hui encore…

On redécouvre encore aujourd’hui des pans entiers de ses travaux. Son « dernier carnet », retrouvé par hasard en 1976 dans les archives de Trinity College, contenait des résultats inédits, d’une richesse folle, que les chercheurs exploitent encore.

Des ingénieurs de la Nasa, des physiciens théoriciens, des experts en informatique quantique citent ses idées. Parce qu’elles touchent à des structures profondes de la réalité. Parce qu’elles vont droit au cœur de l’harmonie mathématique.

Un film lui a été consacré en 2015, The Man Who Knew Infinity, adapté de la biographie du même nom. Si tu veux prolonger la découverte, il est touchant, inspirant, et donne une belle idée de la puissance de ce personnage hors norme.

>>> N’oubliez pas de vous abonner à ma lettre d’information et de demander votre ebook gratuit !

À chacun sa façon de briller

Tu n’es pas Ramanujan. Personne ne l’est. Mais tu peux, comme lui, suivre ton fil, creuser une idée, faire confiance à ta curiosité. Tu peux, comme lui, poser des questions, chercher de la beauté, rêver avec les maths. Et tu peux surtout te rappeler que les génies ne sont pas toujours dans les bancs des meilleures écoles. Parfois, ils sont dans une chambre modeste, un carnet à la main et une étoile dans la tête.

Alors, à toi de jouer. Les maths ne sont pas un monde fermé. C’est un monde à explorer. Il n’attend que toi.

Maths et musique : même tempo !

Un quintet de jazz exprime aussi des relations mathématiques
Temps de lecture 6 minutes.

Vous avez sûrement déjà remarqué qu’en musique, tout est question de rythme, de mesures et de proportions. Derrière chaque note jouée, il y a une structure mathématique bien définie. Que vous soyez musicien ou matheux, ces deux mondes sont plus proches qu’on ne le pense. Si vous avez suivi quelques cours sur ce sujet, vous savez déjà que les fréquences, les harmoniques et les fractions rythmiques sont au cœur de la musique. Mais comment cela peut-il réellement influencer notre compréhension des maths ? Comment peut-on tirer parti de la musique pour mieux comprendre les mathématiques et inversement ? Plongeons ensemble dans cet univers fascinant entre maths et musique.

Maths et musique : une relation ancestrale

Depuis l’Antiquité, musique et mathématiques sont liées. Pythagore, l’un des premiers à explorer cette connexion, a découvert que les intervalles musicaux reposent sur des ratios mathématiques précis. Une corde vibrante coupée en deux produit la même note mais une octave plus haute. Les accords consonants reposent sur des proportions simples comme 3/2 (quinte) ou 5/4 (tierce majeure). Cette découverte a influencé toute la théorie musicale occidentale.

La gamme Pythagoricienne
La gamme pythagoricienne.

Au fil des siècles, cette relation n’a cessé d’être étudiée. Des compositeurs comme Bach ont utilisé des structures mathématiques complexes dans leurs œuvres, exploitant la symétrie, les inversions et même la suite de Fibonacci. Certains estiment même que les œuvres de Bach sont des puzzles mathématiques sophistiqués, où chaque note et chaque motif obéissent à des règles précises.

À l’époque classique, d’autres compositeurs comme Mozart et Beethoven ont utilisé des principes mathématiques pour structurer leurs œuvres. Par exemple, Mozart intégrait parfois la suite de Fibonacci dans la répartition de ses accords, créant ainsi une harmonie naturelle et équilibrée. Beethoven, quant à lui, jouait avec la symétrie et les proportions dorées pour construire ses sonates.

Avec l’essor de la technologie, la relation entre mathématiques et musique s’est encore approfondie. Le XXe siècle a vu émerger des compositeurs comme Iannis Xenakis, qui a combiné algèbre, probabilités et musique pour créer des compositions basées sur des modèles mathématiques avancés. Ses pièces utilisent des principes de la théorie des ensembles et des fractales pour générer des structures sonores innovantes.

Aujourd’hui, la musique algorithmique permet de composer des œuvres entières à partir de formules mathématiques. Grâce aux ordinateurs, des algorithmes génèrent automatiquement des compositions en appliquant des règles mathématiques strictes. C’est le cas dans certains genres expérimentaux et dans la musique assistée par intelligence artificielle.

Un peu de lecture

Si vous souhaitez approfondir ce sujet, voici deux ouvrages de référence :

couverture livre Godel Escher Bach

Gödel, Escher, Bach : Les Brins d’une Guirlande Éternelle de Douglas Hofstadter, qui explore les parallèles entre musique, mathématiques et logique.

couverture du livre Music a mathematical offering

Music: A Mathematical Offering de David Benson, qui examine en détail les principes mathématiques sous-jacents à la musique.

D’autres livres, comme The Geometry of Music de Dmitri Tymoczko, analysent également comment les principes géométriques influencent la musique et la composition. Enfin, les travaux du physicien et musicologue Ernst Guillemin sur l’acoustique musicale offrent une perspective scientifique approfondie sur les liens entre mathématiques et perception musicale.

Les structures mathématiques cachées dans la musique

Le rythme et les fractions : une question de division

Dans une mesure en 4/4 (très courante en musique), chaque temps est une fraction d’un tout. Une noire dure 1/4 de mesure, une blanche 1/2 et ainsi de suite. Si vous avez déjà travaillé sur les fractions en maths, vous avez sans doute remarqué la similarité avec la division et les proportions. Comprendre le solfège, c’est manipuler des fractions sans même y penser.

Les compositeurs, consciemment ou non, organisent les rythmes de manière mathématique, jouant avec les valeurs de notes pour créer des motifs cohérents et équilibrés. Certains morceaux utilisent des signatures rythmiques inhabituelles (5/4, 7/8) qui exigent une approche plus fine des fractions et de la division.

Un exemple célèbre est le célébrissime morceau Take Five de Dave Brubeck, qui joue sur une mesure en 5/4, inhabituelle mais captivante. L’utilisation de ces signatures rythmiques joue directement avec notre perception mathématique du temps et de la régularité.

Les harmoniques et les nombres : la physique du son

Outre le rythme, la musique repose aussi sur la fréquence des sons. Un son musical est une onde, et ses harmoniques sont définies par des lois mathématiques strictes. Les notes d’un accord bien réglé suivent une progression harmonique qui peut être décrite à l’aide de séries mathématiques. L’accord parfait majeur, par exemple, se base sur des relations numériques simples entre les fréquences des notes.

Ce lien entre mathématiques et musique est encore plus frappant dans les instruments à cordes. La longueur des cordes vibrantes détermine la fréquence du son, et des équations précises permettent de calculer les fréquences des notes selon leur longueur, leur section et leur tension.

Un autre exemple marquant est celui de Stravinsky, qui utilisait des transformations géométriques pour créer des motifs musicaux. Il jouait avec les symétries et les permutations pour créer de nouvelles sonorités.

La musique pour mieux comprendre les maths

Une stimulation cérébrale efficace

Pratiquer un instrument mobilise simultanément plusieurs compétences : coordination, logique, anticipation. Ces facultés améliorent naturellement la capacité à résoudre des problèmes mathématiques, qui nécessitent également logique et structuration.

Jouer un instrument ou chanter impose aussi une rigueur rythmique et une gestion du temps qui rappellent la gestion des équations en mathématiques. Une partition, tout comme un problème mathématique, doit être décomposée en éléments plus simples avant d’être exécutée.

Études et résultats scientifiques

Des études ont montré que les élèves pratiquant un instrument développent une meilleure habileté à raisonner en mathématiques. Une recherche menée en Californie a démontré que des enfants suivant des cours de piano étaient plus performants en résolution de problèmes que ceux n’ayant pas d’apprentissage musical.

D’autres travaux ont mis en évidence que l’écoute régulière de musique pouvait renforcer certaines capacités cognitives. Notamment la mémoire de travail et la reconnaissance des schémas. Ces compétences sont essentielles en mathématiques, particulièrement pour la résolution de problèmes complexes.

Comment intégrer la musique dans les révisions ?

  • Utiliser des morceaux instrumentaux comme support de concentration.
  • Transformer des formules mathématiques en mélodies pour les retenir plus facilement.
  • Analyser les motifs musicaux sous un prisme mathématique : Identifier les cycles, les symétries et les progressions.
  • Créer des exercices de calcul basés sur la musique : Par exemple, calculer les durées cumulées de plusieurs notes ou prédire la fréquence d’une note selon sa longueur de corde.
  • Expérimenter les transformations géométriques sur des mélodies : Étudier comment les transpositions et les inversions d’une séquence musicale se rapprochent des symétries et transformations en mathématiques.

>>> N’oubliez pas de vous abonner à ma lettre d’information et de demander votre ebook gratuit !

Une synergie à exploiter

La musique et les maths sont deux disciplines étroitement liées. En les combinant, on améliore non seulement la compréhension théorique des concepts, mais aussi la créativité et la capacité d’analyse.

Que vous soyez passionné de musique ou féru de maths, il existe de nombreuses façons d’explorer cette connexion. Alors, pourquoi ne pas utiliser votre prochaine séance de musique pour réviser vos maths d’une manière différente ? 🎶

Pour aller plus loin dans la découverte de cette fascinante relation entre la musique et les maths, je vous invite à consulter le site mathetmusique.fr.

Cédric Villani : Le mathématicien qui voulait réenchanter les maths

Portrait de Cédric Villani, mathématicien et défenseur de l’éducation.
Temps de lecture 4 minutes

Difficile de rater Cédric Villani dans une foule : lavallière au cou, araignée à la boutonnière et cheveux mi-longs flottant au vent. On dirait presque un personnage échappé d’un roman du XIXe siècle. Mais derrière cette allure de dandy se cache un mathématicien de génie, récompensé en 2010 par la médaille Fields, l’équivalent du Nobel en maths.

Spécialiste des équations aux dérivées partielles (ne t’inquiète pas, personne ne va te forcer à les résoudre), il a consacré sa carrière à explorer des mystères mathématiques et à partager sa passion avec le plus grand nombre. Il a même raconté son aventure scientifique dans Théorème vivant, où il nous plonge dans les coulisses d’une découverte majeure sur l’amortissement de Landau (un truc super important pour la physique des plasmas, mais promis, pas de contrôle à la fin de cet article).

Des travaux de recherche qui ont marqué les maths

Villani ne s’est pas contenté de jongler avec les équations pour le plaisir. Il a marqué la recherche avec ses travaux sur le transport optimal, un domaine qui cherche à répondre à une question aussi vieille que le commerce : comment déplacer des ressources d’un point A à un point B de la manière la plus efficace possible ? (Spoiler : ce n’est pas toujours en ligne droite.)

Il a aussi laissé son empreinte dans l’étude des équations de Boltzmann, qui modélisent le comportement des gaz en mouvement. Ses découvertes ne sont pas restées confinées à une salle de conférence : elles influencent aujourd’hui des domaines aussi variés que la mécanique des fluides, la relativité générale et même certains modèles d’intelligence artificielle. Comme quoi, un bon théorème peut aller loin !

Les équations de Boltzmann, c’est quoi au juste ?

Un petit détour pédagogique s’impose ici ! Les équations de Boltzmann ont été développées au XIXe siècle par Ludwig Boltzmann pour décrire le comportement des gaz en prenant en compte le mouvement de chaque particule. Avant cela, on pouvait seulement travailler sur des grandeurs globales comme la pression et la température, mais sans comprendre ce qui se passe vraiment à l’échelle microscopique.

Ces équations sont cruciales pour comprendre des phénomènes comme :

  • La thermodynamique des gaz : comment un gaz se dilate, se réchauffe ou se refroidit en fonction des interactions entre ses particules.
  • L’aérodynamique : elles servent à modéliser les flux d’air autour d’un avion ou d’une voiture.
  • L’astrophysique : elles expliquent comment les particules de plasma interagissent dans les étoiles et l’espace.
  • Les simulations numériques modernes : elles sont utilisées en intelligence artificielle et en modélisation des fluides complexes.

Ce qui est fascinant avec ces équations, c’est qu’elles permettent de faire le lien entre le monde microscopique (chaque particule qui bouge de manière chaotique) et le monde macroscopique (les lois de la physique que l’on observe à grande échelle). C’est en travaillant sur ces équations que Villani a apporté des avancées majeures dans la compréhension des transferts d’énergie et de l’évolution des systèmes de particules dans le temps.

Les équations de Boltzmann appliquées à la cosmologie. Le point fort de Cédric Villani.
Les équations de Boltzmann, Sur lesquelles a travaillé Cédric Villani, appliquées à la cosmologie.

Ministre d’un jour, désillusionné toujours

En 2017, Cédric Villani quitte son poste de directeur de l’Institut Henri-Poincaré pour se lancer en politique. Il rejoint l’équipe d’Emmanuel Macron, convaincu qu’il pourra contribuer à redonner à l’enseignement des maths ses lettres de noblesse. Mais très vite, le rêve se heurte à la réalité.

Député de l’Essonne sous l’étiquette LREM, il rédige un rapport sur la catastrophe que devient l’enseignement des mathématiques en France. Verdict ? Baisse du niveau, inégalités accrues, et élèves traumatisés par des méthodes rigides. Il pousse pour des réformes, mais se heurte à une administration peu réceptive. Résultat ? Il quitte LREM en 2020 et tente l’aventure municipale à Paris… sans succès.

Mais loin de renoncer, il continue à militer pour un enseignement plus vivant, plus motivant et surtout plus humain.

Un combat pour une éducation captivante

Cédric Villani veut en finir avec l’image des maths comme une matière froide et punitive. Il rêve d’une approche plus intuitive, où les élèves découvriraient les concepts par l’expérimentation, l’exploration et l’émerveillement.

Pour lui, apprendre les maths devrait être une aventure intellectuelle, un jeu de piste où chaque étape révèle un nouveau mystère. Mais il ne s’arrête pas là : il milite aussi pour une meilleure formation des enseignants et l’utilisation des nouvelles technologies dans les apprentissages. Pourquoi ne pas utiliser des simulations interactives ou des jeux vidéo pour rendre certains concepts plus concrets ? Après tout, les maths sont partout, autant les rendre passionnantes !

Cédric Villani, un modèle inspirant ?

Avec son look hors norme et sa passion débordante, Villani prouve que les maths ne sont pas qu’une affaire de tableaux remplis de formules incompréhensibles. Il nous rappelle qu’elles sont vivantes, omniprésentes et surtout… à la portée de ceux qui osent les explorer.

Alors, ses idées vont-elles vraiment révolutionner l’enseignement des maths ? L’avenir le dira. Mais en attendant, il continue de se battre pour que les générations futures puissent voir les maths autrement que comme une montagne infranchissable.

Et si on s’en inspirait pour aborder les maths autrement, nous aussi ?

Comment être une fille et aimer les maths ?

En finir avec les stéréotypes de genre à l'école : les filles ont le droit d'aimer les maths
Temps de lecture 4 minutes

La pression sociale est un poids invisible, mais bien réel qui influence les comportements et les choix en silence. Les stéréotypes de genre posent un filtre sur les capacités perçues des filles en mathématiques. Et la pression sociale, elle, agit comme un étau supplémentaire. Car oui, être une fille « bonne en maths« , ce n’est pas toujours simple sur les parvis de lycées, ni même au-delà. Alors, comment être une fille et aimer les maths ?

Les filles et la pression sociale : le double standard

Dans de nombreuses écoles, réussir en mathématiques ou en sciences peut rapidement étiqueter une fille comme une « nerd« . Ce mot, jeté à la légère, renferme tout un cortège de jugements implicites. Être une nerd, c’est être intellectuelle, mais c’est aussi généralement vu comme manquer de féminité. Résultat ? Les filles se retrouvent confrontées à un double standard. Exceller dans un domaine perçu comme masculin, c’est risquer de perdre des points sur l’échelle (absurde) de la popularité. Voir cet article.

Les garçons, eux, n’ont pas exactement le même problème. Être bon en maths ou en sciences leur confère souvent un statut valorisé, associé à l’intelligence et au potentiel de réussite. Mais pour une fille ? C’est parfois l’équivalent social de porter une pancarte « inhabituelle« . Injuste, non ?

La peur d’être une fille qui aime les maths

La pression sociale entre collègues est particulièrement forte à l’adolescence, ce moment où l’appartenance au groupe prend une importance capitale. Alors, quand les clichés sur les « rôles » des filles et des garçons continuent d’exister, beaucoup de jeunes filles hésitent à mettre en avant leurs compétences en maths.

Elles apprennent rapidement que la sur-performance peut les isoler. Comme si exceller dans un domaine historiquement dominé par les hommes devait forcément se faire au prix de leur acceptation par leurs pairs féminins. Et ce n’est pas une mince affaire, car pour de nombreuses adolescentes, l’idée d’être perçue comme « trop ambitieuse » ou « trop différente » peut être terriblement intimidante.

Comment lutter contre ce phénomène ?

La pression sociale n’est pas une fatalité. Il est possible de la déconstruire, pas à pas, en créant un environnement où la réussite féminine, notamment en maths et en sciences, est valorisée et normalisée. Voici quelques pistes :

Redéfinir les modèles de réussite féminine

Proposer des modèles inspirants de femmes qui ont réussi dans les sciences, sans pour autant sacrifier leur féminité ou leur vie personnelle. Par exemple, parler de figures comme Maryam Mirzakhani, première femme à remporter la médaille Fields, ou des ingénieures à la pointe de la technologie. Montrer que l’intelligence et le style ne sont pas mutuellement exclusifs !

Iranienne et ayant effectué sa trop courte carrière à Toronto puis à l'université de Stanford, la professeur Maryam Mirzakhani est la seule femme à avoir jamais remporté la prestigieuse médaille Fields, l'équivalent d'un "prix Nobel de mathématiques"?
Iranienne et ayant effectué sa trop courte carrière à Toronto puis à l’université de Stanford, la professeur Maryam Mirzakhani est la seule femme à avoir jamais remporté la prestigieuse médaille Fields, l’équivalent d’un « prix Nobel de mathématiques »?

Valoriser la réussite collective

Organiser des projets ou des compétitions en mathématiques où la collaboration est clé. Quand les filles travaillent ensemble et que leur succès est célébré, elles apprennent que s’entraider et exceller ne sont pas en opposition.

Changer le discours social

Sensibiliser non seulement les élèves, mais aussi les parents et les enseignants aux effets de la pression sociale. Cela inclut le choix des mots : valoriser les efforts et les réussites sans laisser place aux commentaires teintés de clichés comme « c’est surprenant pour une fille« .

Créer des espaces de soutien

Mettre en place des clubs ou des ateliers pour les filles passionnées par les maths, où elles peuvent partager leurs intérêts sans crainte d’être jugées. Cela peut aider à renforcer leur confiance et à contrer les jugements négatifs.

Éduquer les garçons aussi

Les filles ne doivent pas être seules à porter le fardeau de déconstruire les stéréotypes. Les garçons doivent aussi apprendre que la réussite en maths ou sciences est un atout pour tous, peu importe le sexe. Ils comprendront que dénigrer ou isoler une fille pour ses compétences est aussi absurde que le faire pour son apparence.

>>> N’oubliez pas de vous abonner à ma lettre d’information et de demander votre ebook gratuit !

Un message clé : être soi-même, envers et contre tout

Lutter contre cette pression sociale, c’est rappeler aux jeunes filles qu’elles n’ont pas à choisir entre réussir et être acceptées. Qu’elles peuvent être brillantes et s’épanouir sans craindre le jugement. Et que leurs compétences, en maths ou ailleurs, ne définissent pas leur féminité.

Il est temps de revaloriser l’idée qu’être forte en mathématiques ou dans n’importe quel domaine scientifique n’est pas un « défaut » ou une anomalie. C’est une force. Et plus la société le reconnaîtra, plus les filles, ensemble, écraseront les stéréotypes et redéfiniront ce que signifie être une élève, une femme et une scientifique.

Vous avez dit « nerd » ? Moi, j’entends « future leader« . Bon d’accord, c’est encore un cliché du monde de la performance, mais vous voyez ce que je veux dire… Vous avez d’autres idées ? Racontez-nous.

Pour aller plus loin : https://eduscol.education.fr/1629/egalite-filles-garcons-et-prevention-des-violences-sexistes-et-sexuelles

« De récits en théorèmes » : Quand Victor Delétang raconte l’histoire des maths

Entre les équations qui nous donnent des sueurs froides et les théorèmes qu’on ne retient jamais, on pourrait croire que les mathématiques ont été créées pour compliquer la vie des élèves. Mais voilà, Victor Delétang arrive avec une trilogie, dont « De récits en théorèmes », qui pourrait bien vous faire changer d’avis. Oui, vous avez bien lu : changer d’avis sur les maths. Et non, ce n’est pas une blague.

Victor, ancien ingénieur devenu prof de maths passionné, a eu une idée lumineuse : raconter les mathématiques comme une histoire. Et quand on dit « histoire », ce n’est pas juste une suite de dates ou de noms savants – c’est une véritable plongée dans la vie des grands mathématiciens, leurs éclats de génie, leurs échecs et leurs petites (ou grandes) victoires.

Le livre de Victor Delétang est en vente aux éditions Ellipses.
Le livre de Victor Delétang est en vente aux éditions Ellipses.

Une approche qui dépoussière les maths

Bon, soyons honnêtes : qui n’a jamais levé les yeux au ciel en entendant parler des théorèmes de Pythagore ou des axiomes d’Euclide ? Pourtant, avec « De récits en théorèmes », ces concepts prennent soudain tout leur sens. Pourquoi ? Parce que Victor a eu la brillante idée de contextualiser tout ça. On y découvre, par exemple, qu’Archimède n’était pas qu’un type qui jouait dans sa baignoire, mais un génie qui a révolutionné la géométrie. Et que Descartes, avant de devenir une star de la pensée, avait un faible pour les droites et les cercles.

Les livres sont découpés en trois thèmes :
Nombres : Pour ceux qui veulent comprendre les secrets cachés derrière les chiffres (et peut-être enfin réconcilier les élèves avec les fractions).
Figures et solides : Ou comment la géométrie devient une aventure digne d’un roman historique.
Fonctions et données : Là, ça cause analyse et graphiques, mais toujours avec des anecdotes qui rendent tout ça presque… fun !

Pour qui, tout ça ?

C’est là que ça devient encore plus intéressant : « De récits en théorèmes » s’adresse à tout le monde !
Les élèves : Parce que franchement, c’est plus sympa d’apprendre les maths avec des histoires qu’avec des listes de définitions.
Les profs : Qui trouveront là des idées pour faire aimer les maths à leurs classes. (On compatit, vraiment.)
Les curieux : Oui, même si vous avez quitté les bancs de l’école depuis longtemps, ces bouquins pourraient bien réveiller le matheux qui sommeille en vous.

Ce qu’on en pense (et pourquoi on adore)

Chez Les Maths avec Sophie, je suis toujours partante pour encourager les bonnes idées. Et clairement, Victor Delétang a eu une idée de génie. En racontant les maths comme une aventure humaine, il rappelle à quel point cette discipline est vivante et pleine de surprises.

J’adore parce que :
1. Ça donne envie de comprendre : Les récits captivent, les anecdotes piquent la curiosité, et les concepts mathématiques deviennent soudain beaucoup moins intimidants.
2. C’est ludique ET sérieux : Oui, on peut rigoler avec une anecdote sur Newton tout en comprenant comment il a révolutionné le monde.
3. Ça montre que les maths, c’est pour tout le monde : Pas besoin d’être un génie pour apprécier. Un peu de curiosité suffit.

Et alors, on se lance ?

Si vous cherchez une nouvelle manière de voir (et d’aimer) les maths, la trilogie « De récits en théorèmes » est un passage obligé. Que vous soyez élève, prof ou simple curieux, ces livres vont vous prouver que les maths, c’est bien plus qu’une addition ou un triangle. C’est une aventure intellectuelle pleine de rebondissements… et une bonne dose de fun en plus.

Alors, prêts à redécouvrir les maths autrement ? On parie que vous ne le regretterez pas !

Bienvenue sur le blog « Apprendre à aimer les maths »

Bienvenue sur le blog "apprendre à aimer les maths" du site Les Maths avec Sophie

Les maths… combien d’entre nous ont grimacé en entendant ce mot ? Des souvenirs de chiffres incompréhensibles, de formules apprises par cœur et aussitôt oubliées… Mais les maths, ce n’est pas ça. Les maths, c’est un outil, une aventure, parfois même un jeu. Je vous promets : tout le monde peut aimer les maths.

Ce blog est là pour vous prouver que les maths peuvent être simples, utiles, et même amusantes. Que vous soyez élève, parent ou professionnel de l’éducation, vous trouverez ici des clés pour réconcilier tout le monde avec cette matière fascinante.

Et si les maths devenaient votre allié au quotidien ?

Vous aussi apprenez à aimer les maths. Et cette discipline deviendra un jeu

À qui s’adresse ce blog ?

  • Aux élèves : Parce que je sais ce que c’est d’avoir l’impression de nager dans un océan de chiffres. Ici, je vous partage des astuces concrètes pour progresser, gagner confiance et réussir vos examens.
  • Aux parents : Vous cherchez à accompagner vos enfants sans leur transmettre vos propres peurs des maths ? Vous êtes au bon endroit.
  • Aux profs et éducateurs : Découvrez des approches pédagogiques modernes et des idées pour redonner envie à vos élèves d’apprendre.

Ce que vous trouverez ici

  • Des articles pratiques : Par exemple, comment apprendre seul, organiser ses révisions, ou comprendre une notion complexe sans stress.
  • Des réflexions pédagogiques : Inspirées des meilleures méthodes d’apprentissage, comme celles de Jo Boaler ou d’autres chercheurs en pédagogie.
  • Des histoires et anecdotes : Parce que les maths, ce sont aussi des rencontres, des défis et des moments où tout s’éclaire enfin.
  • Des ressources gratuites : Outils, exercices, vidéos et recommandations pour progresser à votre rythme.

La philosophie du blog

Ce blog, c’est une invitation à voir les maths autrement. Pas comme une montagne impossible à gravir, mais comme un chemin à découvrir. Ici, pas de jargon, pas de leçons magistrales : on parle des maths comme à un ami.

Ma mission ? Vous montrer que tout le monde peut aimer les maths, à condition d’y mettre un peu de méthode et beaucoup de bienveillance.

Quelques mots sur moi

Je m’appelle Sophie Martin, et j’enseigne les maths à domicile depuis plusieurs années. Si vous voulez en savoir plus, je vous invite à visiter les différentes pages de ce site et notamment celle où ‘j’essaie de me présenter. Ce que j’aime le plus dans ce métier, c’est voir mes élèves passer de « je suis nul en maths » à « ça y est, j’ai compris ! ».

J’ai créé ce blog pour partager avec vous ce que j’ai appris au fil des années : des astuces, des approches qui fonctionnent, et surtout, l’idée que les maths peuvent être une source de fierté et de plaisir.

Rejoignez-nous dans cette aventure !

Ce blog est avant tout un espace d’échange. Vous avez des questions, des idées, ou des sujets que vous aimeriez voir abordés ? Laissez un commentaire ou écrivez-moi.

Et si vous ne voulez rien manquer, abonnez-vous à la newsletter pour recevoir chaque nouvel article directement dans votre boîte mail.

Ensemble, apprenons à aimer les maths… et à les réussir.


>>> N’oubliez pas de vous abonner à ma lettre d’information et de demander votre ebook gratuit !