Le soroban : la méthode japonaise pour exceller en calcul mental que la France devrait envisager

Vous avez sans doute regardé ces vidéos sur internet : des écoliers japonais, le regard concentré, tapotant sur un abaque imaginaire comme s’ils maîtrisaient un art martial numérique. En quelques secondes, voilà qu’ils résolvent des multiplications à plusieurs chiffres, le tout plus vite qu’une calculatrice. Cet outil, le soroban, n’est pas seulement un gadget exotique, mais un héritage pédagogique puissant au Japon. Pendant ce temps, en France, les élèves semblent bien plus patauds en calcul mental, et cela se reflète dans les classements internationaux comme le TIMSS (Trends in International Mathematics and Science Study), où nos jeunes ne brillent pas vraiment. Alors, pourquoi un tel fossé ? Et si le remède à nos lacunes en maths se trouvait dans un retour à des pratiques ancestrales comme le soroban ?

Le soroban, un abaque millénaire et ultra-moderne

Avant de plonger dans les enjeux éducatifs, parlons un peu de cet objet magique. Le soroban est un abaque japonais, une évolution du suanpan chinois. Cet outil, bien que simple dans son apparence, est un bijou de logique mathématique.
Composé de tiges verticales sur lesquelles coulissent des boules, le soroban représente les nombres en système décimal. Les colonnes correspondent aux unités, dizaines, centaines, et ainsi de suite, tandis que chaque boule a une valeur déterminée selon sa position.

Mais ne vous méprenez pas : ce n’est pas juste un jouet ancien pour s’amuser en classe. Le soroban calcul mental est une machine à muscler le cerveau. Les élèves qui maîtrisent la méthode Abacus développent une visualisation mentale si précise qu’ils finissent par calculer sans même toucher l’outil, en reproduisant son image dans leur esprit. On appelle cela la méthode du « soroban mental », et c’est là que la magie opère.

En France, où l’on insiste plutôt sur les algorithmes écrits et les calculatrices dès le collège, on pourrait trouver cette approche désuète. Pourtant, des études montrent que travailler avec des méthodes concrètes comme le soroban stimule des parties du cerveau liées à la concentration, à la mémoire et à la logique. Alors, pourquoi ne pas s’en inspirer ?

Avant de débattre des avantages du soroban, intéressons-nous à ce que disent les chiffres… malheureusement peu flatteurs pour la France.

TIMSS : quand la France ne brille pas en maths

En 2019, le TIMSS a confirmé ce que beaucoup redoutaient déjà : la France est à la traîne en mathématiques. Les élèves français se classent parmi les derniers des pays européens, notamment en calcul mental. Les raisons ? Une pédagogie trop abstraite, un manque de pratique régulière et, disons-le, un certain désamour des élèves (et parfois des enseignants) pour la discipline.

Pour comprendre, comparons avec le Japon. Là-bas, les élèves sont confrontés aux maths dès leur plus jeune âge avec des exercices concrets et progressifs. Le soroban joue un rôle essentiel, non seulement pour leur enseigner les bases du calcul, mais aussi pour renforcer leur confiance en leurs capacités. Au lieu de s’effrayer devant un problème complexe, ils le décomposent et l’abordent avec sérénité grâce aux outils qu’ils maîtrisent.

En France, à l’inverse, les méthodes actuelles misent beaucoup sur les outils numériques, mais ces derniers ne stimulent pas suffisamment les processus mentaux. Résultat ? Les élèves peinent à développer une véritable intuition mathématique. L’enseignement semble aussi souffrir d’une approche trop linéaire, où l’on suit un programme sans vraiment personnaliser ou varier les outils.

Mais ne soyons pas fatalistes : et si on s’inspirait du soroban pour réinventer l’apprentissage des maths en France ?

Pourquoi le soroban pourrait révolutionner l’enseignement en France ?

Intégrer le soroban dans les écoles françaises pourrait transformer l’approche des maths de plusieurs manières :

1. Une pédagogie ludique et engageante
Le soroban, avec son aspect visuel et manipulatif, capte l’attention des élèves. C’est bien plus engageant que des colonnes de chiffres tracées sur un tableau. En manipulant un objet concret, les enfants comprennent mieux les concepts abstraits comme les retenues ou les divisions. Ils jouent avec les maths, littéralement.

2. Une meilleure concentration et mémoire
La pratique du soroban demande une attention soutenue. Chaque erreur se reflète immédiatement sur l’abaque, obligeant l’élève à se corriger. De plus, lorsqu’ils passent au soroban mental, les enfants visualisent des opérations complexes, ce qui stimule la mémoire à court et long terme. En comparaison, les outils numériques tendent à externaliser ces fonctions.

3. Des compétences transférables
Apprendre avec un soroban ne se limite pas à résoudre des équations. Cette méthode développe des compétences utiles dans tous les domaines : persévérance, gestion des erreurs, et capacité à diviser un problème complexe en étapes simples.

Et cerise sur le gâteau : plusieurs enseignants français qui ont expérimenté le soroban rapportent un effet inattendu mais bienvenu. Les élèves qui, au départ, rechignaient devant les maths finissent par les adorer, car ils prennent plaisir à voir leurs progrès. Et ça, c’est un vrai changement de paradigme !

Cette vidéo (un reportage France3 Grand-Est) montre une compétition de calcul mental organisée par l’Académie des petits génies à Strasbourg. Des enfants de 5 à 15 ans, venus de différents pays, ont participé à cette compétition. Ils utilisent une méthode de calcul mental appelée « abacus« , qui consiste à manipuler mentalement un boulier. Cette méthode permet de calculer très rapidement des additions, soustractions, multiplications et divisions. La vidéo montre des enfants en train de calculer à toute vitesse, en bougeant leurs doigts devant leur visage. Certains enfants sont capables de calculer en moins d’une seconde ! La vidéo souligne également l’importance de l’entraînement et de la concentration pour réussir dans cette discipline.

Si le soroban a tant à offrir, pourquoi ne l’a-t-on pas encore intégré en France ? La réponse se trouve peut-être dans notre rapport culturel aux maths et à l’éducation.

Les obstacles et les solutions pour intégrer le soroban en France

Un problème de tradition éducative
En France, l’éducation repose encore sur un certain élitisme intellectuel. Les maths sont souvent enseignées de manière abstraite et théorique, comme une discipline destinée à sélectionner les meilleurs. Introduire le soroban, vu comme un outil « simple », pourrait être perçu comme un pas en arrière. Pourtant, les performances japonaises montrent qu’un retour au concret est tout sauf simpliste.

Un manque de formation des enseignants
Pour intégrer le soroban, il faudrait former les professeurs à son usage, ce qui demande du temps et des ressources. Mais ce n’est pas une mission impossible : des associations comme La Maison des Sorobans en France proposent déjà des ateliers. Avec une volonté politique et pédagogique, cela pourrait devenir une réalité dans les classes.

Une solution : commencer tôt et progressivement
Pourquoi ne pas introduire le soroban dès l’école primaire, en complément des outils traditionnels ? Les jeunes enfants sont naturellement attirés par les manipulations concrètes. En parallèle, on pourrait développer des programmes de formation pour les enseignants, avec des exemples inspirants venus du Japon.

Enfin, le soroban ne serait pas seulement une solution pour le calcul mental : il pourrait devenir un symbole d’innovation pédagogique, attirant l’attention des élèves et leur donnant confiance en leurs capacités.

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Le soroban, un outil du passé pour les maths de demain ?

Alors que la France cherche des solutions pour améliorer ses performances en mathématiques, pourquoi ne pas s’inspirer de l’exemple japonais ? Le soroban, à la fois simple et révolutionnaire, pourrait non seulement aider nos élèves à exceller en calcul mental, mais aussi changer leur rapport aux maths en général. Avec un peu de volonté, cette méthode pourrait être intégrée dans nos écoles et permettre à la France de retrouver sa place dans les classements internationaux.
Et qui sait ? Peut-être que dans quelques années, ce seront des écoliers français qui émerveilleront le monde avec des vidéos de calcul mental ultra-rapide. En attendant, sortons nos abaques !

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