La pression sociale est un poids invisible, mais bien réel qui influence les comportements et les choix en silence. Les stéréotypes de genre posent un filtre sur les capacités perçues des filles en mathématiques. Et la pression sociale, elle, agit comme un étau supplémentaire. Car oui, être une fille « bonne en maths« , ce n’est pas toujours simple sur les parvis de lycées, ni même au-delà. Alors, comment être une fille et aimer les maths ?
Les filles et la pression sociale : le double standard
Dans de nombreuses écoles, réussir en mathématiques ou en sciences peut rapidement étiqueter une fille comme une « nerd« . Ce mot, jeté à la légère, renferme tout un cortège de jugements implicites. Être une nerd, c’est être intellectuelle, mais c’est aussi généralement vu comme manquer de féminité. Résultat ? Les filles se retrouvent confrontées à un double standard. Exceller dans un domaine perçu comme masculin, c’est risquer de perdre des points sur l’échelle (absurde) de la popularité.
Les garçons, eux, n’ont pas exactement le même problème. Être bon en maths ou en sciences leur confère souvent un statut valorisé, associé à l’intelligence et au potentiel de réussite. Mais pour une fille ? C’est parfois l’équivalent social de porter une pancarte « inhabituelle« . Injuste, non ?
La peur d’être une fille qui aime les maths
La pression sociale entre collègues est particulièrement forte à l’adolescence, ce moment où l’appartenance au groupe prend une importance capitale. Alors, quand les clichés sur les « rôles » des filles et des garçons continuent d’exister, beaucoup de jeunes filles hésitent à mettre en avant leurs compétences en maths.
Elles apprennent rapidement que la sur-performance peut les isoler. Comme si exceller dans un domaine historiquement dominé par les hommes devait forcément se faire au prix de leur acceptation par leurs pairs féminins. Et ce n’est pas une mince affaire, car pour de nombreuses adolescentes, l’idée d’être perçue comme « trop ambitieuse » ou « trop différente » peut être terriblement intimidante.
Comment lutter contre ce phénomène ?
La pression sociale n’est pas une fatalité. Il est possible de la déconstruire, pas à pas, en créant un environnement où la réussite féminine, notamment en maths et en sciences, est valorisée et normalisée. Voici quelques pistes :
Redéfinir les modèles de réussite féminine
Proposer des modèles inspirants de femmes qui ont réussi dans les sciences, sans pour autant sacrifier leur féminité ou leur vie personnelle. Par exemple, parler de figures comme Maryam Mirzakhani, première femme à remporter la médaille Fields, ou des ingénieures à la pointe de la technologie. Montrer que l’intelligence et le style ne sont pas mutuellement exclusifs !
Valoriser la réussite collective
Organiser des projets ou des compétitions en mathématiques où la collaboration est clé. Quand les filles travaillent ensemble et que leur succès est célébré, elles apprennent que s’entraider et exceller ne sont pas en opposition.
Changer le discours social
Sensibiliser non seulement les élèves, mais aussi les parents et les enseignants aux effets de la pression sociale. Cela inclut le choix des mots : valoriser les efforts et les réussites sans laisser place aux commentaires teintés de clichés comme « c’est surprenant pour une fille« .
Créer des espaces de soutien
Mettre en place des clubs ou des ateliers pour les filles passionnées par les maths, où elles peuvent partager leurs intérêts sans crainte d’être jugées. Cela peut aider à renforcer leur confiance et à contrer les jugements négatifs.
Éduquer les garçons aussi
Les filles ne doivent pas être seules à porter le fardeau de déconstruire les stéréotypes. Les garçons doivent aussi apprendre que la réussite en maths ou sciences est un atout pour tous, peu importe le sexe. Ils comprendront que dénigrer ou isoler une fille pour ses compétences est aussi absurde que le faire pour son apparence.
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Un message clé : être soi-même, envers et contre tout
Lutter contre cette pression sociale, c’est rappeler aux jeunes filles qu’elles n’ont pas à choisir entre réussir et être acceptées. Qu’elles peuvent être brillantes et s’épanouir sans craindre le jugement. Et que leurs compétences, en maths ou ailleurs, ne définissent pas leur féminité.
Il est temps de revaloriser l’idée qu’être forte en mathématiques ou dans n’importe quel domaine scientifique n’est pas un « défaut » ou une anomalie. C’est une force. Et plus la société le reconnaîtra, plus les filles, ensemble, écraseront les stéréotypes et redéfiniront ce que signifie être une élève, une femme et une scientifique.
Vous avez dit « nerd » ? Moi, j’entends « future leader« . Bon d’accord, c’est encore un cliché du monde de la performance, mais vous voyez ce que je veux dire… Vous avez d’autres idées ? Racontez-nous.
Pour aller plus loin : https://eduscol.education.fr/1629/egalite-filles-garcons-et-prevention-des-violences-sexistes-et-sexuelles